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Digitalisation dans la fonction finance (Note/Publication)

CYCLE DE RENCONTRES SUR LE SENS DE LA MESURE

« DIGITALISATION DANS LA FONCTION FINANCE :

DES TRANSFORMATIONS AU SERVICE DE LA STRATÉGIE DE L’ENTREPRISE » 

Compte-rendu / Publication

 

Le présent article a été publié dans la revue Finance&Gestion en version papier en février 2020.

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Organisé en collaboration avec Walter France et BSI Economics (Knowledge Partner), cet événement a servi de plate-forme pour réunir des économistes ainsi qu’un panel de directeurs financiers et contrôleurs de gestion de la région qui ont discuté des enjeux de la digitalisation pour la fonction finance, et en particulier dans la région lyonnaise.

Pierre-Michel Becquet (Economiste, BSI Economics), Philippe Brun (Directeur général délégué et CFO, Serge Ferrari), Samuel Bizouard (Recruteur fonctions finance & comptabilité, Hays) et Pierre-Yves Hentzen (Président, Stormshield) sont venus débattre de l’impact de la transformation digitale sur les directions financières. La table ronde était animée par Christophe Velut, associé et directeur général du Cabinet ORFIS, membre de Walter France en région Rhône-Alpes.

 

A retenir :

La révolution digitale transforme la fonction finance en renforçant son rôle stratégique auprès de la direction générale.

– L’accès agile, uniforme et rapide à la donnée de l’entreprise permet à la fonction finance de s’aligner sur les fonctions commerciales. En garantissant la qualité de l’information, les indicateurs clés seront de plus en plus précis et la crédibilité de la fonction finance n’en sera que plus grande. 

Avec la généralisation de la transformation digitale, l’ensemble des directions financières des entreprises sont confrontées aux changements profonds de leurs métiers. Celle-ci bouleverse les pratiques et les usages à un rythme soutenu. Cette dynamique de transformation représente une révolution comparable à l’émergence de l’ordinateur et d’internet dans les entreprises, à la différence que le rythme de ces évolutions s’est fortement accéléré. 

 

Plus qu’une opportunité, la transformation digitale est une nécessité pour les entreprises L’expertise s’efface désormais au profit de l’analyse de données qui se doit d’être interprétable, fiable et disponible immédiatement à tous et partout. Au-delà de l’obsolescence de plus en plus accélérée des outils et des compétences se pose un problème de conduite du changement avec pour fil directeur la parfaite maîtrise des outils par les collaborateurs concernés.   

 

Le digital fait plus que transformer, il révolutionne

 

L’ensemble des pans de la fonction finance connaît aujourd’hui un changement profond et transversal. Outre la simple automatisation de la saisie comptable, beaucoup de corps de métiers s’en trouvent transformés incluant la gestion des ressources humaines, les prévisions financières ou encore la gestion de stock. Pierre-Yves Hentzen, Président de Stormshield, rappelle que la digitalisation permet à la fonction finance de se remettre au diapason de l’activité de l’entreprise, c’est-à-dire des fonctions commerciales et productives, en améliorant la fiabilité de l’information et en garantissant son accès libre et sans contrainte. Avec la montée en puissance de la digitalisation, le « fast closing » est devenu une réalité engendrant de multiples répercussions sur le plan stratégique. Notons par exemple, que les comptes de résultat sont à présent disponibles dès la fin de la première semaine de l’année, et non plus à la fin du premier trimestre. Philippe Brun, Directeur délégué et CFO chez Serge Ferrari, insiste aussi sur la capacité des managers à uniformiser les pratiques autour de l’utilisation de l’information afin de garantir une bonne communication et de mettre l’accent sur les messages clés en standardisant les Key Performance Indicators (KPI).  

Le « fast closing » est devenu réalité !

Pierre-Yves Hentzen, Président de Stormshield

Nombreux sont les enjeux de la digitalisation, mais l’un des plus importants demeure la sécurité de l’information.  Cette dernière apparaît comme un prérequis à une digitalisation en profondeur des entreprises. “On a chaque fois les mêmes taux, c’est-à-dire 30% de tests de phishing qui sont concluants, où les gens ouvrent les pièces jointes d’un mail suspect”, allègue Philippe Brun. D’autres challenges demeurent également, comme la conduite du changement et l’adhésion des équipes aux différentes transformations, ainsi que la communication continue pour susciter l’adhésion des équipes tout en rassurant sur les objectifs. Une communication rigoureuse est impérative pour rassurer l’ensemble des stakeholdersconcernant les répercussions présupposées de la digitalisation sur l’emploi. Avant de permettre la réalisation d’économies, la transformation digitale remplace les tâches à faible valeur ajoutée par de nouvelles fonctions relevant d’avantage de l’analyse. En somme, la digitalisation est synonyme de transversalité puisqu’elle suppose une collaboration accrue entre les différentes équipes, engendrant une meilleure compréhension globale de la gestion et du fonctionnement de l’entreprise. 

 

Perçue comme un processus global, la révolution digitale nécessite un changement et l’adaptation des fonctions RH en matière d’accompagnement des nouveaux profils. Selon Samuel Bizouard, Recruteur fonctions finance & comptabilité chez Hays, attirer les talents est crucial dans la réussite de la transformation digitale. L’attractivité passe notamment par les outils mis à disposition des équipes et qui garantissent l’expérience collaborateur. Samuel Bizouard rappelle l’exigence des nouveaux entrants, prêts à quitter l’entreprise en cas de déception et caractérisés par une forte appétence à la mobilité rapide, géographique ou sectorielle. En effet, ils cherchent avant tout à parfaire leur capital humain en développant leur connaissance des outils en vogue. En effet, l’expertise en statistiques, informatique et data science est transposable dans de nombreux domaines tels que l’industrie, les services financiers ou encore les entreprises à but non lucratif. 

 

La table ronde se conclut sur la question suivante : « le directeur financier sera-t-il un data scientist ? ». Pierre-Michel Becquet, économiste chez BSI Economics, est opposé à cette évolution bien qu’il devra s’entourer de nouveaux collaborateurs fiables dans les domaines de la data science, du data management et la sécurité informatique.  Selon l’économiste, garantir la pérennité des activités commerciales et de back-office passera par un niveau d’investissement conséquent. 

                      

Pierre-Michel Becquet. Economiste, BSI Economics

Caroline Perrin. Responsable de la communication, BSI Economics

Crédits photo : Finance&Gestion, DFCG (Février 2020)

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