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Chronique de marché – Elections USA : Marchés financiers et Choc Fiscal

Elections US: Marchés financiers et Choc Fiscal

 

Quels actifs supporteraient un changement significatif de leur valorisation en cas de victoire de D.Trump en novembre prochain aux élections présidentielles américaines ? Le principal vecteur serait une appréciation du dollar américain qui affecterait plusieurs marchés. Sur le segment obligataire, les taux souverains américains de courte maturité ne seraient pas concernés contrairement à ceux de 10 ou 30 ans, d’où une pentification de la courbe des rendements de 20 à 50 points de base sur le 2-10ans et de 35 à 50 points de bases sur le 2-30ans. Enfin, le marché du crédit non-spéculatif subirait une baisse de sa prime de rendement sur les obligations souveraines et /ou un élargissement du spread (risque) sur ce même marché en cas de risque récessionniste avéré. Sur le segment des actions, les valeurs américaines exposées au commerce extérieur serait touchées avec une correction de leur prix de 5 % en raison d’un affaiblissement de leur compétitivité prix. En ce sens, les valeurs de petites et moyennes capitalisations, plus exposées au marché intérieur donc à la hausse du dollar, pourraient surperformer les grosses capitalisations de 6 % en moyenne. Les marchés émergents, touchés par une dépréciation de leur monnaie face au dollar américain et de potentielles mesures de protectionnisme, pourraient corriger de 10 %. Le Mexique et la Chine seraient les marchés les plus concernés par le risque de change, a contrario de la Russie qui profiterait d’un éventuel allègement des sanctions par exemple.

 

 

D’un point de vue sectoriel, toute entreprise cyclique et exposée aux dépenses en infrastructure potentielles de chaque candidat à l’élection américaine serait gagnante (D.Trump doublerait les dépenses, H.Clinton dépenserait 50 Mds par an sur 5 ans). A ce sujet, l’intérêt d’une relance par les dépenses publiques semble faire l’unanimité, comme précisé par Larry Summers pour 4 raisons. (1) Aux Etats-Unis, la part de l’investissement brut en capital fixe du gouvernement en pourcentage du PIB est passée sous les 3,5 % contre 4,5 % en 2010, 4,0 % en 2000, 5,0 % en 1990 ou 7,0 % en 1960. Il s’agit d’un plus bas depuis 60 ans. (2) L’accumulation nette de capital par le gouvernement a augmenté de 0,7 % contre une moyenne de 1,5 % entre 2000 et 2010. (3) Les conditions financières restent favorables à de tels projets en proposant de faibles taux d’emprunt et un meilleur rendement sur investissement. (4) Le déficit public se stabilise à 4 % contre des pics à 10 % ces dernières années. Une des estimations disponibles, pour mesurer l’impact sur le PIB américain d’une hausse des dépenses de 100 Mds par an sur 5 ans, indique que l’écart de production augmenterait de 0,5 point, le taux de chômage chuterait de 0,3 point et l’inflation accélérerait, conduisant la FED à augmenter de 25 à 50 points de base son taux directeur avant normalisation. Un stimulus fiscal renverserait donc la tendance du R star, ce fameux taux d’intérêt naturel à faible niveau qui résulte d’un ralentissement du PIB potentiel aux Etats-Unis depuis une dizaine d’année, et qui ralentit la normalisation du taux directeur par la FED.

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