Le terme Abenomics provient du nom du Premier Ministre japonais, Shinzo Abe, élu en décembre 2012 sur un programme économique s’articulant autour de trois points ou flèches, devant assurer un policy-mix cohérent, permettant au Japon de sortir de la déflation et de retrouver une activité économique dynamique.
La première des trois flèches, déjà mise en œuvre en janvier 2013 (stimulus fiscal) consiste en une stratégie budgétaire flexible. Elle porte pour l’essentiel sur la demande publique et est concentrée sur l’année 2013 et le début de l’année 2014.
La deuxième concerne la politique monétaire. Il s’agit d’un changement de la stratégie de la politique monétaire japonaise, changement intitulé Quantitative and Qualitative Monetary Easing (QQME) et dont l’objectif principal est de mettre fin à la déflation. La banque centrale japonaise (Bank of Japan, ou BoJ) a ainsi fixé un nouvel objectif d’inflation de 2 % au mois de janvier 2013. Le 4 avril, le comité de politique monétaire a décidé des modalités de cette nouvelle politique :
– Clarification de l’horizon pour atteindre la cible d’inflation : sous 2 ans, avec une stabilisation autour de la cible.
– Ciblage de la base monétaire qui devrait doubler d’ici deux ans.
– Allongement de la maturité moyenne des obligations d’Etat détenues (de 3 à 7 ans).
– Hausse des achats d’actifs risqués (ETF et J-REIT[1])
La dernière enfin consiste en des réformes structurelles et n’a pas encore été totalement définie. Le gouvernement japonais a néanmoins annoncé début juin plusieurs pistes de réformes sur le marché du travail (travail des femmes, compétitivité…), l’investissement et la création d’entreprises.
Si les premiers résultats semblent montrer que cette nouvelle politique économique a convaincu différents acteurs (hausse des indices de confiance des acteurs économiques) et a eu ses premiers effets positifs sur l’inflation (qui s’est établi à +1,1 % en octobre après +1,0 % en septembre), il importe d’être prudent sur les conclusions. En particulier, les réformes structurelles devant assurer la transmission de ces stimuli du court-terme au moyen long-terme n’ont pas encore été mises en œuvre et restent en-deçà des attentes des observateurs. Des mesures plus concrètes sont donc attendues avant de pouvoir réellement tirer un bilan de cette politique.