La FED maintient ses taux d’interet directeurs dans la fourchette de 0.25-0.50%. L’annonce s’inscrit dans un processus de hausse graduelle des taux d’interet pour cette année qui se traduit toujours par une prévision médiane de deux hausses des taux en 2016. Les prévisions économiques de PIB ont été revues en baisse de 0,2 point, celles d’inflation de 0,1 point à la hausse pour l’indice sous-jacent.
Le PIB pour 2016 est révisé en baisse à 2,0% contre 2,2% lors des dernières prévisions en mars 2016. L’inflation core est revue en hausse de 1,6 à 1,7%, l’inflation totale de 1,2 à 1,4%, tandis que le taux de chomage est attendu au même niveau de 4,7%.
L’activité économique serait supérieure à 2% selon les nouvelles projections. La composante consommation privée poursuit sa contribution positive et significative sur l’économie américaine avec des revenus des ménages en hausse sur un an de 4.4%, des dépenses en hausse de 4.1% dans un contexte d’inflation (PCE Core – cible de la FED) à 1.7% (cible de fin d’année pour la FED) et d’un indice de confiance des consommateurs du Michigan remonté à 94. Le rebond des dépenses des consommateurs a cependant été caractérisé comme temporaire malheureusement par la FED lors de la conférence de presse. Autre source de contribution positive à la croissance, l’immobilier poursuit sa hausse des prix sur un rythme soutenu de 5% : les permis de construction augmente à 1145k et les nouvelles constructions sont proches des 600 000 unités. Les nouveaux chiffres seront connus ce vendredi 17 juin. L’investissement déçoit, notament sur la période hivernale.
Le marché du travail continue à s’améliorer et sur des niveaux appréciables avec un taux de chômage à 4.7%, un salaire horaire moyen en hausse de 2.5% sur une année, des payrolls en décélération mais à un niveau sur un an de 1.7%. Ce, en dépit d’un taux de participation sur le marché encore trop faible par rapport à la tendance démographique (62.6%), et d’un taux de chomage sur les actifs occupés à temps partiel trop stable (qui n’a pas baissé le mois dernier contrairement au chomage U-3 à 4,7%).
La probabilité de hausse selon les investisseurs était nulle pour ce mois de juin (0%) et reste à peine positive pour les réunions de juillet (9%) et septembre (19%). Seule la réunion de mars 2017 semble sujette à une hausse des taux selon les probabilités issues des prix futures (49%).
Les dotplots (prévision de hikes par les membres de la FED) restent faibles avec une médiane de 2 hikes pour 2016 qui reste maintenue et une quasi-unanimité sur deux hausses des taux en 2016 pour 15 membres sur 17. La nouveauté est que 5 membres du FOMC, très hawkish en mars (au moins 3 hausses de taux pour cette année) sont devenus très prudents en révisant de 3-4 hikes à 2 maximum.
– Taux FED Fund à 0,50-0,75 : 6 membres (35% des membres) contre 1 en mars
– Taux FED Fund à 0,75-1,00 : 9 membres (52% des membres) contre 9 en mars
– Taux FED Fund à 1,00-1,25 : 1 membres (5%) contre 3 en mars
– Taux FED Fund à 1,25-1,50 : 1 membres (5%) contre 4 en mars
Le référendum du Bremain/Brexit ce 23 juin reste l’un des facteurs de la passivité de la FED qui pourrait toutefois agir en juillet voire septembre. Le risque rapporté au développement des marchés financiers, a en effet augmenté, par exemple via la volatilité implicite sur le marché des changes, particulièrement sur le sterling. Les spreads sur les obligations des dettes souveraines périphériques se tendent également avec la hausse de probabilité de Brexit (46% sondages, 40% parieurs) poussant le Bund 10 ans en territoire négatif et le 10 ans UK à 1.17%. Ces deux exemples traduisent l’instabilité des marchés financiers qui serait exacerbée en cas de hausse des différentiels de taux résultant d’un hike par la Fed.
Voir les projections et statement de la FED: