Victor Lequillerier, économiste et Président de BSI Economics, est intervenu jeudi 10 juillet 2025 à la première édition du « Dialogue public-privé sur la recherche en logistique » organisée par la Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM) et France Logistique.
Il a pris part aux débats de la table ronde « Quand les crises internationales rebattent les cartes des chaînes d’approvisionnements » modérée par la journaliste spécialisée Nathalie Bureau du Colombier, aux côtés des experts Philippe de Crécy, Nicolas Chiellino et Cyrille Poirier-Coutançais.
Le poids de la Chine dans le financement des projets d’infrastructures logistiques et les autres acteurs
Aux côtés des autres principaux acteurs internationaux (Singapour, Hong Kong, Danemark notamment), l’Europe a une carte à jouer avec Gateway (300 Mds euros investis d’ici 2027), notamment dans l’objectif d’étendre son soft power. Plus en embuscade, les Emirats Arabes Unis (EAU) disposent de véritables leviers (investissements directs via DP World, mais aussi des accords commerciaux ou de swaps) pour accélérer leurs investissements dans les infrastructures logistiques, avec des visées en Afrique et en Asie du Sud et du Sud Est. Souvent mal comprise, l’adhésion aux BRICS des EAU s’inscrit très probablement dans cette démarche d’expansion.
L’évolution des chaînes de valeur internationales dans un contexte économique et géopolitique mouvementé
Si le Viet-Nam a déjà placé ses pions avec son accord avec les Etats-Unis, d’autres pays présentent des potentiels : Maroc, Bangladesh, Panama, Turquie, EAU, Hongrie.
Business & politique, et encore plus géopolitique, sont amenés à s’entremêler pour peser sur les CVM. Il s’agira autant de sécuriser les routes maritimes que de préparer la reconstruction de certains pays (Irak, Syrie, Ukraine par exemple). Alors qu’une course à l’hégémonie technologique semble relancée, en lien avec l’émergence rapide de l’IA, l’approvisionnement en semi-conducteurs sera au cœur des préoccupations, surtout en cas de manifestation d’un « risque géopolitique ultime » dans le Détroit de Taïwan.