Actualité : Les minutes de la Fed publiées ce soir ont délivré un rapport, comme anticipé, à l’approche de la mise à jour des prévisions économiques et financières pour la conférence du 15 juin.
L’activité américaine s’est reprise au cours des dernières semaines grace à la consommation privée. Les ventes de détails se montrent robustes (+ 3 % en glissement annuel) tandis que la confiance des consommateurs a gagné 5 points en avril pour l’indicateur du Michigan et 4 points pour l’indicateur du Conference Board. Globalement, les indicateurs avancés d’activité restent en territoire positif (52.4 pour le composite, 52.8 pour les services). Le PMI industriel, qui représente 20 % de la valeur ajoutée et 12 % des emplois, se maintient à 50.8. La croissance du PIB 2016 est attendu à 2,2 % (un rythme rendu possible au vu de la prévision de la Fd d’Atlanta à 2,8 % pour le 2ème trimestre) et l’inflation sous-jacente à 1,7 % (PCE Core à 1,6 % en mars).
L’évolution des dernières minutes a montré que les développements financiers sont devenus moins préoccupants qu’en mars. Les débats sur le hardlanding en Chine ont évolué vers un softlanding, tandis que le prix du baril est remonté au-dessus des 46 dollars réduisant les pressions déflationnistes de la composante énergie en rythme annuel.
La projection médiane d’un taux Fed Fund à 0,75-1,00 fin 2016 n’a pas été mise à jour. 94 % des membres du FOMC s’attendent à au moins deux hausses des taux en 2016. C’est également le cas pour 90 % des 10 membres votants. La problématique porte sur le gradualisme de la hausse des taux par tranche de 25 points de base. Sur les 5 réunions restantes en 2016 (juin, juillet, septembre, novembre, décembre), seulement 3 feront l’objet d’une mise à jour des perspectives économiques (juin, septembre, décembre). Les hausses de taux interviendront donc sur l’une de ces trois dates. Les probabilités de hausse des taux par les analystes à ces trois dates sont respectivement de 12 %, 38 % et 40 %. Ce pricing par le marché, en-dessous des attentes des propres membres de la Fed, est l’une des principales sources d’incertitudes sur le rythme des prochaines hausses de taux.
Rosengren, membre votant du FOMC, a insisté cette semaine sur ce fameux ‘mispricing’ par le marché, tandis que des membres non votants (Lockhart, Williams) ont encore insisté sur deux hausses a minima pour cette année mettant sous pression une intervention au plus tard en septembre.
Les réunions de la BoE (Bank of England), de la BoJ (Banque du Japon) et de la BNS (Banque de Suisse) auront lieu le 16 juin, le lendemain. Cet enchainement précèdera d’une semaine un enjeu tout aussi crucial pour déterminer la volatilité sur les marchés : le référendum sur le Brexit le 23 juin et les élections espagnoles le 26 juin. Cinq évènements qui entretiendront l’incertitude et justifieraient une nouvelle hausse des taux en septembre et non en juin.
Ce, sous-condition que la FED ne soit pas aussi dépendante aux données macroéconomiques que ses membres ne le prétendent. L’inflation CPI Core est à 2,1 %, le PCE Core à 1,6 %, le taux de chômage à 5 %, les JOLTS augmentent de 3,9 % et les ventes de détails augmentent de 3 %. Cinq raisons ‘data-dependent’ pour ne pas attendre septembre. Pour autant, le gradualisme voulu par la Fed vise à ne pas déstabiliser les marchés, ce qui pondérerait davantage la contrainte calendaire du mois de juin, en dépit d’une reprise de la hausse des prix et de la bonne conjoncture du marché du travail.
Rappel du Dotplot de mars et interpretation par membre votant:
0,50 – 0,75 : Brainard (vote)
0,75 – 1,00 : Lockhart, Tarullo (vote), Evans, Fischer (vote), Bullard (vote), Dudley (vote), Yellen (vote), Rosengren (vote), Kaplan
1,00 – 1,25 : Harker, Mester (vote), Williams
1,25 – 1,50 : Kashkari, George (vote), Powell (vote), Lacker