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Europe : des perspectives de croissance revues à la baisse (Policy Brief)

BSI Economics a organisé le 15 octobre 2019 une rencontre afin d’échanger sur les conditions financières et économiques en Europe. Cet entretien a réuni des profils complémentaires : un économiste conjoncturel, un macro-économiste, un chef économique d’une banque privée suisse et un économiste spécialisé dans la règlementation financière. Les discussions ont porté sur la conjoncture économique en zone euro.
 
Les discussions ont porté sur les thèmes suivants :
 
· En raison notamment de la guerre commerciale en vigueur entre les États-Unis et la Chine ainsi que des incertitudes liées au Brexit, les perspectives de croissance mondiale 2019 et 2020 ont été revues à la baisse par le FMI et l’OCDE. Dans ce contexte international morose, les économies de certains pays sont plus résilientes que d’autres. Les mesures annoncées par les banques centrales Européennes et Américaines rassurent les marchés financiers et permettent ainsi d’absorber les mauvaises nouvelles de croissance.
 
· L’Allemagne souffre beaucoup du Brexit ainsi que du ralentissement du commerce international en raison de son industrie fortement exportatrice. Par ailleurs, les difficultés de son industrie automobile résultant notamment des nouvelles normes Européennes anti-pollution aggravent ce phénomène. Une récession technique est possible en fin d’année. Des signes positifs ont néanmoins été évoqués : un écart de production toujours positif et un secteur de la construction encore dynamique. Concernant l’immobilier, les fondamentaux sont bons en Allemagne en raison notamment d’un pouvoir d’achat des ménages dynamique, de retards pris dans la rénovation des logements et de prix historiquement modérés.
 
· L’économie espagnole pourrait être également impactée fortement par la baisse du nombre d’immatriculation de véhicule et le ralentissement du commerce intra-zone euro. La demande intérieure demeure solide mais l’activité reste principalement exportatrice.
 
· En Italie, la baisse des taux observée en Italie d’environ 200 points de base depuis le début de l’année permet d’envisager un rebond très relatif de la croissance et plus proche de sa tendance de long-terme grâce aux effets richesses sur les ménages (consommation privée) et sur l’investissement des entreprises.
 
· Enfin, la France résiste mieux que ses voisins en raison d’une économie plus équilibrée entre ses composantes internes et la demande extérieure. Les mesures fiscales en cours (taxe habitation et budget 2020) favorisent l’accumulation d’épargne à court-terme, mais se traduirait par un regain de consommation mi-2020. Les chiffres d’investissements des ménages en France ont surpris à la hausse malgré la diminution des aides d’Etat. Cette tendance peut s’expliquer par la progression de l’emploi, la baisse des taux et le dynamisme du pouvoir d’achat.
 
· Sur le marché de l’épargne français, les impacts de la baisse des taux sur le business model des institutions financières et assurantielles : la diminution des taux d’intérêt en territoires franchement négatifs (l’OAT 10 ans affiche un rendement de -0,2 %) menace à long terme l’équilibre financier des fonds en euros des contrats d’assurance-vie. Malgré les importantes réserves dont disposent les assureurs, une baisse des taux durable ou une hausse brutale des taux pourrait menacer leur solvabilité. 
 
 

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