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L’or, un investissement sûr pendant la crise

Si le prix fondamental de l’or se détermine par l’impact long-termiste de l’offre de production, elle-même tributaire des coûts d’extraction miniers, son prix serait plus sensible à sa demande. Cette dernière est davantage d’ordre financière et s’avère être dynamique en période de difficultés économiques, soutenant ainsi son prix. L’attractivité de cette matière première ne se fonde pas sur un environnement fiscal plus favorable – elle dispose d’ailleurs d’inconvénients notables comme son absence de coupon annuel par rapport à une obligation classique ou encore sa difficulté à être stockée – mais sur sa qualité de valeur « refuge ».

 

 

1 – Un actif refuge pour allouer son portefeuille en période d’incertitude

L’once d’or devient une classe d’actif surpondérée dont le prix est fortement soutenue durant les phases d’incertitudes économiques, financières ou politiques (réalisées ou anticipées). Ainsi l’indicateur de volatilité VIX des options d’achats /ventes sur le S&P500 demeure fortement corrélé au prix de l’or.

Son prix reste également soutenu par des phases de ralentissement économique (craintes sur le ralentissement de la production). L’or est réputé pour afficher une corrélation historiquement négative avec le dollar américain : quand l’activité économique américaine baisse alors le dollar US se déprécie face aux autres monnaies et l’or s’apprécie. De ce fait, le prix de l’once d’or cotait à 700 dollars en 2007 avant la crise américaine des subprimes, 1 000 dollars en 2010 avant la crise européenne des dettes souveraines, puis 1 900 dollars en août 2011 (+ 170 %).

 

 

2 – Un actif refuge dont la valeur fondamentale augmente  historiquement à long terme

 

Fondamentalement, la marge estimée du prix de l’or sur son coût d’extraction aurait été multipliée par 4 entre 2005 et 2012, rendant moins lisible les différentes pressions exercées par l’offre et  la demande sur le prix. Sur cette période, ce ratio a été très fortement soutenu par l’évolution du prix de l’once d’or (de 500 à 1 900 dollars US) qui surcompenserait l’effet négatif du doublement du coût de l’extraction sur cette même période.

 

L’exploitation et la mise en production d’une mine nécessitant une dizaine d’années, près de la moitié des extractions minières actuelles seraient rentables pour un prix de l’once d’or supérieur à 1 000 dollars US. Un argument qui peut justifier une estimation du prix fondamental de l’once d’or à ce niveau support.

 

3 – Un actif refuge qui dispose d’une forte demande financière

 

Parmi les principaux détenteurs d’or, outre les entreprises de la joaillerie et les investisseurs financiers,  figurent les banques centrales détenant une partie de leurs réserves sous forme d’or. Les dernières années ont vu davantage les pays émergents devenir acheteurs (Inde, Russie, Turquie). L’importance des banques centrales comme acteurs significatifs sur le marché de l’or (près de 20 % de l’ensemble du stock détenu) entretient la confiance et la demande qui qualifie l’or comme un actif sûr en période de crise économique et financière.

 

Par ailleurs, l’attractivité de l’or – non comme valeur refuge – mais comme valeur spéculative a été renforcée par la forte croissance de distribution des produits ETF (Exchange Traded Funds). Ces produits permettent en effet de s’exposer moins sensiblement à l’évolution des cours des entreprises industrielles minières et cotées en bourse. Ces produits financiers apportent aux investisseurs une meilleure diversification du risque, donc une moindre volatilité, en proposant des sous-jacents aux actions émises par les entreprises industrielles minières et cotées sur les marchés actions.

 

4 – Un actif refuge qui fait face aux politiques monétaires non-conventionnelles de sortie de crise

 

Pour favoriser la liquidité des marchés financiers et interbancaires, et faciliter la reprise économique, les principales banques centrales (FED, BOE, BCE, BOJ) ont assoupli leur politique monétaire par des politiques monétaires non-conventionnelles, et par une baisse des taux d’intérêt.

 

Les politiques monétaires quantitatives ont favorisé une augmentation des liquidités sur les marchés interbancaires par le rachat de titres par les banques centrales auprès des investisseurs et banques commerciales, contribuant à réduire l’incertitude et le prix de l’or.

 

La baisse des taux d’intérêt a amélioré la valorisation des actions émises par les entreprises  en réaction à une baisse du coût du capital. Les allocations en portefeuille ont ainsi eu tendance à vendre des matières premières, au profit d’une plus grande exposition sur d’autres classes d’actifs, ou à déboucler leur position acheteuses.

 

 

 

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