Anthony Morlet-Lavidalie, économiste chez BSI Economics, est intervenu à l’Université d’Orléans lors d’une conférence intitulée « inflation resserrement monétaire et valorisation d’actifs« , à l’Amphithéâtre Cantillon le 22 novembre 2022 (18:00-20:00).
« Après 40 ans de désinflation tendancielle, la résurgence de l’inflation à des niveaux inédits depuis les chocs pétroliers des années 70 a surpris l’ensemble des acteurs, en particulier les banques centrales. Cette hausse brutale des prix à la consommation est le résultat d’une multitude de chocs d’offre qui bride la production, couplée à une demande qui reste solide soutenue par des politiques budgétaires proactives. Dans ce contexte, les banques centrales n’ont eu d’autres choix que de resserrer la politique monétaire en remontant leur taux directeur et en mettant fin à leur rachat d’actifs, voire même en réduisant la taille de leur bilan. Si le resserrement monétaire n’a qu’une efficacité limitée lorsque l’inflation est causée par des contraintes d’offres, les banques centrales cherchent avant tout à maintenir les anticipations d’inflation ancrées à moyen terme autour de la cible des 2%, ainsi qu’à éviter une dévaluation trop importante de la monnaie qui renforce l’inflation importée. La dégradation de la conjoncture a fait fuir les investisseurs des marchés actions qui ont fortement dévissé depuis le début de l’année, et l’incertitude reste encore trop importante pour voir réapparaître l’appétit pour le risque. Les marchés obligataires ont également lourdement chuté sous le poids de l’inflation. Seuls les prix de l’immobilier résistent jusqu’à présent, mais les signes précurseurs de craquement se multiplient. »