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BSI MAP : risque politique et rendements souverains en Europe

Le risque politique peut être défini comme l’ensemble des évènements politiques et / ou géopolitiques, pouvant conduire à une dégradation de la situation économique et financière d’un pays. Longtemps, le risque politique était observé quasi exclusivement dans les pays émergents. Depuis quelques années, ce risque est également scruté dans les pays développés avec plusieurs cas notables : la crise de la dette en Zone euro avec le risque de Grexit, les élections présidentielles aux Etats-Unis en 2016, gestion de la crise des réfugiés depuis le conflit syrien, etc.. 2017 ne devrait pas être épargnée par la montée du risque politique, notamment en Europe, où depuis le référendum de juin 2016 ayant mené à la victoire du Brexit au Royaume-Uni, le populisme et les tensions politiques ont tendance à augmenter avant et pendant les périodes électorales 

S’il est difficile de quantifier le risque politique au sein d’un pays, les variations des rendements souverains ont tendance à capter, au moins partiellement, ce type de risque. Par exemple dans le cas des élections présidentielles en France en 2017, les incertitudes liées à la montée des partis extrêmes et à l’absence de réel favori suscitent l’inquiétude des investisseurs. Cette inquiétude se traduit par une hausse des rendements souverains, soit le niveau des taux d’intérêt qu’exigent les investisseurs pour acheter des titres de dette française. Une hausse marquée de rendements souverains d’un pays par rapport à ses voisins, au cours des derniers mois, peut donc être considérée comme une conséquence de l’augmentation du risque politique dans ce pays. Cela serait particulièrement le cas en Zone euro, où la politique de quantitative easing (QE) menée par la BCE est sensée maintenir des pressions baissières sur ces rendements, limitant ainsi leur hausse.

Si la France fait figure de parfait exemple avec l’arrivée des élections présidentielles (23 avril et 7 mai 2017) pour illustrer une montée du risque politique accompagnée par une augmentation des rendements souverains, d’autres pays sont également concernés : l’Italie, la Pologne, l’Espagne ou encore la Roumanie, alors même qu’ils ne feront pas nécessairement face à des élections importantes sur leur territoire dans les mois à venir.

V.L

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