Beaucoup de sites internet ne font pas la différence entre ces deux notions. Or celle-ci existe et est pertinente. On ne peut parler par exemple de risque de crédit dans le cadre d’un contrat à terme sur du blé, mais bien de risque de contrepartie. Dans ce cas, on parlera en effet de risque de contrepartie pour désigner le fait que la personne qui a vendu le contrat (qui donne droit à une tonne de blé dans 3 mois par exemple) pourra ne pas être en mesure de l’honorer en temps prévu, auquel cas l’acheteur n’aura pas la tonne de blé promise.
Ces deux notions sont en fait parfois interchangeables, parfois non. Au lieu de s’attarder sur la différence de définitions, pour distinguer ces deux cas prenons un exemple simple. Imaginons que l’on souhaite acheter un bon du Trésor espagnol, en voulant en plus nous couvrir du risque de défaut de l’Espagne. On achète par conséquent un CDS (Credit Default Swap, contrat qui agit comme une assurance contre un éventuel défaut) en complément. Dans ce cas :
– on peut parler de risque de contrepartie aussi bien que de risque de crédit (on aura tendance à utiliser ce dernier terme) pour l’obligation espagnole : cela correspond au fait que l’Espagne peut faire défaut et ne pas nous rembourser la totalité des fonds que nous lui avons prêté.
– on peut uniquement parler de risque de contrepartie sur le CDS : la banque qui nous a vendu ce CDS est censée, en cas de défaut de l’Espagne, nous dédommager, mais elle peut très bien ne pas avoir la totalité des fonds nécessaires pour nous dédommager à hauteur de ce qui était prévu dans notre contrat « CDS ». C’est ce qui est arrivé avec AIG notamment pendant la crise.
J.P.