L’Eurosystème (l’ensemble des banques centrales nationales et la banque centrale européenne) fournit des liquidités aux banques qui le souhaitent principalement via les opérations d’open market (opérations aux conditions de marché, prêts hebdomadaire et de plus long terme), en complément des facilités de prêts marginal (prêts journaliers). L’ensemble de ces prêts est accordé en échange d’actifs, de collatéraux (titres de dettes souveraines….), destinés à garantir les banques centrales de recouvrir le montant de leurs prêts en cas de défaut de la part d’une banque. La liste des actifs est définie par l’Eurosystème et ne contient en théorie que des titres considérés comme sûr. Une banque ne peut donc pas accéder au guichet de sa banque centrale nationale sans détenir des actifs de cette liste.
Dans le contexte de la crise de la dette européenne, l’Eurosystème a exclu un certain nombre d’actifs, provenant en particuliers des pays périphériques de la zone euro, suite à la détériotation de leur valeur. Les titres de dette souveraine grecs ont par exemple été temporairement déclarés trop risqués, rendant difficile l’accès à la liquidité de nombreuses banques grecques à un moment où leurs besoins étaient importants.
Pour éviter que les banques perdant l’accès aux liquidités de l’Eurosystème ne rencontrent des difficultés trop importantes, l’Emergency Liquidity Assistance a été mis en place. Dans le cadre de ce programme, les banques centrales nationales peuvent désormais prêter directement aux banques de leur pays en définissant leurs propres critères pour les actifs acceptés comme collatéraux. Les prêts sont alors réalisés dans le cadre des opérations de soutien exceptionnel à la liquidité. En reprenant le cas de la Grèce, cela signifie que la banque centrale de Grèce peut désormais décider de prêter aux banques grecques en échange de titres de dette souveraine grecs. Ce faisant la NCB assume le risque de pertes seule: en cas de défaut, les pertes ne seront pas mutualisées au niveau de zone euro.
Charles B.