Dans l’actualité : il y a quelques semaines les médias s’intéressaient au fond souverain Libyien LBI (Libyan investment Authority) après le licenciement « brutal » de son directeur.
Les fonds souverains sont des fonds d’investissements publics à long terme. Qui dit fond public dit ressources publiques, et si le montant global des actifs gérés par les fonds souverains s’établit actuellement à plus de 5000 milliards de dollars d’après le SWF institute (ce qui équivaut à moins de 10% des fonds gérés par les investisseurs institutionnels) contre environ 3000 milliards en 2007, c’est que les organismes les finançant ont vu leurs ressources sensiblement augmenter ces dernières décennies. Pourquoi ?
On distingue deux types d’Etat ayant des fonds souverains de taille considérable : les Etats tirant des recettes importantes des matières premières (Norvège, Quatar, Arabie Saoudite…), et les Etats accumulant d’importants excédents du fait, disons, pour simplifier, du « dynamisme de leur commerce manufacturier » (Chine, Tigres asiatiques). Dans le deuxième cas des excédents récurrents entraînent un accroissement des réserves de change du pays considéré, et plutôt que de placer l’intégralité de ces réserves en bons du Trésor de courte maturité les Etats trouvent un intérêt à prélever une partie de ces réserves pour l’affecter à des investissements de long terme via un fond souverain. Le boom des prix des matières premières d’une part, et l’accumulation croissante de réserves de change par les pays émergents caractérisant cette décennie d’autre part, sont les deux éléments principaux qui ont contribué à la montée en puissance des fonds souverains ces dernières décennies.
Julien P.